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25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 12:09

Le monde va bien… Entre l’ouverture de nouvelles plages « microclimatisées » dans le nord du Japon, les feux d’artifice du 14 juillet en Libye, la montée certaine de la politique d’ouverture nationaliste dans notre belle France, et les mouvements tectoniques de notre belle planète qui fait du marketing direct au Japon, Birmanie, Philippes, Haïti… Non pas de doute… Le monde va bien…

 

Pendant ce temps là, au Bénin, JE, avec un gros JE égoïste et narcissique, ne corrompt aucun policier, JE roule les week-ends le long d’une route ensablée bientôt engloutit par un bitume « Boloré », JE pagaille correctement entre sodabi, rhum et cocktail tropicaux, JE continue les constructions dans mon appartement (potager en cours, salon d’extérieur et chambre d’ami en projet)…

Et j’observe aussi d’un œil détendu le passage des élections présidentielles avec un sourire en coin frôlant le cynisme et le désœuvrement… La politique… La plus belle chose inventée par l’homme depuis son arrivée sur Terre.


Quelques soit le pays, petite définition succincte de la « politique », pas besoin d’avoir fait énormément d’étude pour convenir que ce mot est sûrement hérité des civilisations grecs ou romaines de l’antiquité.

POLI, qui veut dire polir, où la meilleure manière d’agencer un objet, un homme, un peuple, de manière artisanale selon son propre entendement.

TIQUE, où tiquos, qui rejoint une notion beaucoup plus contemporaine en la matière d’un individualisme certain du « politique » qui dès son intronisation dans le monde politique acquiert un certains nombres de mimiques soit corporel et visible, soit cérébral et de conscience. Bien souvent le tiquos, que l’ensemble des politiques possèdent, est celui de « l’enjeu personnel avant l’enjeu collectif » (soutenu par l’astrophysicien de comptoir Gilles BOUVIER dans un bar bien connu sous le nom de l’arrosoir dans la ville pittoresque de Clermont-ferrand).

 

Bref après cet aparté, qui aura éclairé un certain nombre d’entre vous, revenons au Bénin. Où, devoir de réserve oblige, je resterais simple annonciateur de la situation sans aucune prise de partie.

 

Les élections ont été marquées initialement par la mise en place de la LEPI (Liste Electorale Permanente Informatisé). Cette LEPI se doit de référencer l’ensemble des citoyens béninois susceptibles de voter aux élections présidentielles. Pour cela, une personne se rend chez vous pour vous faire remplir des papiers, un peu comme un recensement. Mais si vous êtes absent…Tant pis pas de carte d’électeurs… Et la mise en place de cette LEPI a débuté au mois d’Août 2010 (à confirmer)… En clair 6 mois pour couvrir le territoire et « électoralisé » les citoyens béninois…


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Autant vous dire que l’opposition n’a pas été trop d’accord, et a demandé même le boycotte de cette LEPI à plusieurs reprises. Pour finalement se plier à celle-ci, après que de nombreux citoyens aient boycotté le processus.

Donc un joyeux bordel déjà pour les listes électorales.

 

Les élections initialement prévues le 27 février ont finalement été reporté au 13 Mars (pour la « finalisation » de la LEPI). Certains journaux internationaux et nationaux annoncés un bain de sang et des élections extrêmement mouvementées à cause des problèmes (LEPI, disparition de personnel politique,…). J’ai traversé la ville de Cotonou ce fameux dimanche électoral…

L’ambiance souvent bruyante et écrasante, s’est muée en calme et tranquillité. L’ensemble des panneaux d’affichage publicitaire dévoilaient leur squelette de métal, aucuns prospectus ne trainant dans les bas-fonds et les caniveaux, des files devant les bureaux de vote… Un calme quelque peu déconcertant et surprenant. Une tension certaine était palpable certes, mais au final, aucun accident à déplorer, aucune manifestation, aucun débordement, aucune sortie politique remarquée par les candidats… Oui, JE peux l’affirmer, ce jour-là, le pays était calme.


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C’est Vendredi 18 Mars, que les résultats sont sorties (« officieusement » c’est ça d’être dans le milieu artistico-politico-consulaire). Résultat sans appel Yayi BONI, le président sortant, met KO tous ses adversaires avec 53% des votes.

Et pourtant au lendemain de ce premier tour, les chiffres annoncés dans la presse proclamés 3 présidents différents par KO, 4 deuxièmes tours différents et une participation oscillant entre 23 et 87%. Aujourd’hui les résultats sont contestés par l’opposant direct de Yayi BONI, Adrien HOUNGBEDJI, qui s’est autoproclamé président de la république du Bénin également (un cousin éloigné de L.Gba…). Il n’en reste pas moins que la situation politique n’est pas finalisé. Que l’investiture doit avoir lieu le 6 Avril prochain… Donc je pense pouvoir vous informé prochainement de tout ça…


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En attendant quelques félicitations spécifiques, tout d’abord au peuple français pour son investissement dans les élections cantonales et son fort taux de participation, encore au peuple français pour les leçons tirées des élections présidentielles de 2002, ainsi qu’au peuple français qui va se retrouver bientôt avec une blonde au pouvoir…

Prochaine aventure à suivre… La famille SERIEN au Bénin…

 

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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 10:29

Il y a des journées comme ça… Des matins comme ça, où après une rude semaine, il est dur de quitter le lit. Je me surprends quand même à gagner directement la salle de bain pour laver mon visage grognon. Une bonne douche froide, rien de plus rédempteur pour une mauvaise humeur ! Le café déborde du moka pour peindre abondamment les plaques… Une belle journée disions-nous ? Petit bilan de la semaine : 5 jours de travail, 1 vernissage, 1 spectacle de danse, 2 réunions de pingouins, et un taux d’exaspération largement au-dessus de la normal dans le sang !

 

Quelques nuages grisâtres tapissent le ciel habituellement bleu de Fidjrossé, la mer est agitée et j’entrevois du haut de ce deuxième étage le combat mené par les pêcheurs en pirogue entre quelques creux marins... Je descends sous les fanfares et les clairons de la rue, où de grandes toiles de tentes ont couvert toute la longueur ; à l’abri du soleil plusieurs tables ont été disposées pour une manifestation de belle ampleur, il s’avère que cette manifestation n’est autre qu’un enterrement… Sans bruit, le coup de feu du départ de la journée résonne. Un midi à filmer la traversée de la ville d’un lapin géant… Vidéo en cours.


Il est maintenant quinze heures, je suis réveillé, et je prends la direction du quartier Jacques, pour voir un match de rugby opposant les deux (seules) équipes locales.


Comment vous décrire cet univers de façon aussi neutre que possible ? Un terrain de sable planté là entre une mosquée et un centre de raffinage pétrolier. Sur le bord du terrain des pneus de camions trace les bordures, et donne une séparation singulière entre la von qui traverse le quartier et cette immensité de sable que l'on appellera "terrain".

Quand on s’approche de plus près, le sable, vierge de toute plantation, est le locataire d’une foule de détritus : tesson de bouteille, sac plastique, bouchons de cannettes, cailloux, ordures ménagères…etc. Les joueurs sont arrivés, aucun jusqu’alors n’avait eu l’occasion de voir ce terrain. Très vite calmé par la densité d’objets jugés « dangereux », ils émettent la possibilité de ne pas jouer. JAMAIS… 

 Jean-Louis, qui m’a convié à cette rencontre, appelle rapidement une connaissance pour rameuter des enfants du quartier afin de nettoyer le terrain. Nous nous retrouvons donc avec Jean-Louis et Arlette (sa femme) à devoir maîtriser une cinquantaine de gamins prêt à tout pour une petite pièce. Le nettoyage durera quasiment une demi-heure, et c’est harcelé de question sur la pollution en France, sur ma couleur de peau, et du « Pourquoi toi le Yovo tu ramasse ça avec nous alors que tu ne joues pas avec les équipes de Rugby ? », que je vais parfaire mon apprentissage du Fon et surtout découvrir ces enfants pour mon plus grand bonheur.

Nettoyage terminé, les enfants traqueront Arlette pour récupérer une glace dans le magasin Fan-Milk du coin… Le match peut alors commencé…

 

Les spectateurs assis sur les pneus au bord du terrain découvrent pour la plupart le rugby. Un match opposant les deux seules équipes locales où tous les coups sont permis, vous ramène silencieusement auprès du défi physique qu’est ce sport. Un derby haut en couleur organisé par la fédération béninoise de rugby et qui se révèle au final une incroyable promotion pour ce sport.  C’est une foule d’une centaine de personne qui se réunira sur le terrain à la fin, soit pour saluer les joueurs, soit pour venir s’inscrire et montrer son envie de jouer au rugby.

 

Le sport est fédérateur, nous le savions déjà, mais là, de voir à quel point les gens ont découvert le rugby avec des étoiles dans les yeux, on tend à se dire que cette force béninoise peut faire mal si quelques rugbymen français tentent de venir éduquer l’impact et le défi physique ici… Affaire à suivre…

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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 10:23
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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 17:36

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« Non, les hommes singuliers, hypersensibles, maniaques, visionnaires, constructeurs de mythes étranges, qu’on appelle chez nous les fous ne sont pas des aliénés ; ils ne sont pas étrangers à nous… »

Jean DUBUFFET

 

Depuis quelques jours, j’ai un gros bout de barback coincé dans le fond de la gorge ; ma gorge abimée par ce vent emplie de poussières et qui vous oblige à rabattre les paupières à chaque regard levé au ciel. J’ai beau tousser, tenter de me faire vomir…rien… Ce morceau difforme m’obstrue complètement la trachée. Alors plutôt que de tenter de le faire sortir comme je l’ai toujours fait, je préfère expier ici, avec ces quelques mots, l’histoire de son arrivée…


Jongler entre les rencontres et les opportunités, voilà bien ce que sont mes cinq premiers mois sur le sol béninois. Et une fois de plus ce samedi soir, je me laisse entraîner dans la découverte d’un petit maquis dans le quartier de Jonquet. Une belle assiette de salade-poulet-frite-aloko  et deux béninoise (bière locale) plus tard, la soirée s’offre à nous… Du coin de cette terrasse, nous assistons à un premier accident… Un motard percute une dame sur le bord de la voie, rien de méchant en apparence, mais chaque évènement, si petit soit-il, provoque systématiquement un rassemblement de population important. Très vite une cinquantaine de personnes se réunissent autour de la scène de l’accident, ils seront dispersés quelques minutes plus tard par deux pick-up de la police urbaine… Jonquet n’est pas vraiment le quartier fréquentable de Cotonou. Néanmoins, accompagné, les grands axes dessinés par des boulevards pavés très larges de Jonquet sont agréables… Et entre une bagarre de rue et un nouvel accident de moto, nous prenons la direction de Cadjehoun, pour définir notre programme nocturne…


Le choix est rapidement établi, ma première soirée en boîte s’annonce. La moiteur de la pollution ambiante ville est retombée pour laisser place à un vent frais qui dépose quelques taches d’humidité sur mes Ray-Ban (made in USA). Nous longeons le port dans une artère vide de Cotonou, il n’est pas vraiment tôt en fait. On a pris du retard, entre notre repas à Jonquet, un ou deux verres à Cadjehoun, et un passage éclair sur le Dance-floor du Coco-cocktail, il est déjà dimanche matin… Nous arrivons devant cette boîte au nom tellement bling-bling… « New-York », une allée d’une dizaine de mètres s’offre à moi pour franchir le palier d’une porte qui mène à ce, ci mélodieux, Boum-boum-boum caractéristique de l’éclectisme musical des « boîtes »… Je croise dans cette allée un banc complet de filles déguisées en poupée Barbie avec quelques accessoires en plus… Chacune représente un combo pinupesque composé de rouge à lèvres brillant ressemblant plus à de la gelée qu’à du maquillant, de cheveux plaqués imitation Rihanna ou Lady Gaga, boucles d’oreilles à la limite du cerceau de GRS, des vêtements qui rassemblés ne dépassent pas le demi-mètre carré de surface couverte… Bref des pépites de gourgandisme et de bling-bling…  Je subis 3 agressions manuelles sur mon postérieur pourtant sobre et peu provocant. Bon… Surpris, mais confiant, je rentre dans cette boîte. Les spécimens croisés à l’extérieur n’étaient qu’une faible représentation de tout le potentiel poulpesque et carnavalesque de l’intérieur… Ici les filles ne font pas que marcher, elles dansent, ou plutôt elles se déambulent telles des gogos danseuses jouant dans un clip de hip-hop américain. Chose intéressante c’est ce grand miroir qui fait fasse à la piste… Les filles en majorité absolue dans ce lieu chatoyant à souhait dansent ; narcissiques et belles comme des camions poubelles rentrant de leur tournée ; en se trémoussant et s’admirant… 


Ah j’oubliais, je suis là moi aussi, et je suis blanc… Il est vrai que je ne comprenais pas pourquoi autant de filles (pour une fois) me regardent et viennent même danser avec moi… Je continue mes imitations de macarena et de charleston…

Puis première agression :

« 

Tu es accompagné ?

Euh…

Oui tu es avec quelqu’un ce soir ?

Bah oui, avec mes potes…

Hum, mais tu me plais… Tu veux aller quelque part ?

[Faisant mine d’interpréter cette charge directe par cette jeune fille comme un gros benêt, je souris bêtement, sans baver non plus …]

Mais tu as de quoi m’offrir un verre [relance-t-elle]

Jamais… Alouplooooo… Tu n’auras rien ! A 5000 fcfa le verre… Non mais… Peut-être un verre d’eau ? 

»


Tel un bunker sur la côte normande qui subit l’assaut des américains, les murs résonnent, les obus tombent, et les charges se font incessantes… Pas une de ces filles ne cherchent autre chose qu’un verre ou une nuit avec un yovo pour arrondir ses fins de mois… Une triste réalité, que je renierais platement lors de cette première sortie, mais qui me reviendra en pleine gueule deux semaines plus tard…


Même boîte, ambiance inchangée, je tombe sous le charme ravageur d’une serveuse au sourire formidablement commercial. Je décide alors spontanément d’échanger quelques mots avec la demoiselle tout en savourant une eau pétillante… Je crois que la basse balancé doucement du grave, et que les spots lumineux ondulés entre un vert émeraude et un rose flash… Je n’ai pas eu le temps de me rendre compte de tous ces signes avant-gardistes: le patron blanc aux allures de mafioso qui vient me saluer spontanément, pas une seule femme blanche dans la boîte, quelques européens avec des dents dégueulasses qui s’arrosent au whisky entouré d’un harem de femmes quémandant un verre, un vieux qui mate vulgairement les quelques filles autour de lui sans jamais les regarder dans les yeux…

La scène va vite, la charmante serveuse est appelée à l’autre bout du bar par un de ces loubards, en mode David Vendetta colon. Il l’appelle, lui crie même dessus… Quand elle est à quelques centimètres de lui, il lui attrape les cheveux pour rapprocher son visage prêt de sa bouche, et lèche son visage juste après s’être rincé d’une lampée de whisky… La fille ne dit rien, elle ne sourit plus, son regard croise le mien, je baisse les yeux.

 

Pourquoi ? C’est quoi ce truc là que je viens de voir? Sont-elles toutes sous la coupe d’un mac ? Non je rêve… Suis-je simplement en train de découvrir cette dure réalité qu’est la loi de l’argent… Tu as l’argent et tu es blanc, tu auras les femmes et tous les droits.

Ces mêmes gars qui viennent te voir après et qui te disent « Nan mais tu vois ici c’est trop chiant de sortir… Toutes les femmes viennent te voir… Ce n’est pas gérable… », Une réponse sèche et cinglante sort de ma bouche « C’est sur qu’avec ta gueule tu ne dois pas voir ça souvent… » !


Un esprit révolutionnaire met apparu… Je vais œuvrer contre cet échec social que beaucoup de blanc viennent entretenir ici…  Oui je suis fâché contre notre système qui est en train de détruire des cultures entières basées encore il y a quelques années sur la spontanéité, l’accueil et l’ouverture, mais qui deviennent aujourd’hui basées sur trois piliers : l’intérêt, l’argent et la reconnaissance.

La pagaille est en marche !

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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 12:06

Si voyager n’est pas un vain mot, l’admettre dans son esprit l’est tout autre. Se réveiller un matin le corps perlés de sueur, les mains moites et la respiration suffocante avec cette étrange sensation d’être juste…perdu. Dans l’immensité d’une nature. Une nature que l’on contemple où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles qui bercent votre être à tout jamais.

Mes pieds m’ont transporté pendant toute une semaine dans une traversée d’un monde inconnu, et pourtant si proche (géographiquement) de moi.


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Samedi dix-huit décembre deux mille dix, il est sept heures, la température ambiante est moins agressive qu’à l’accoutumé, mais la sonnerie de mon réveil toujours autant. Mon lit transpire encore une nuit tiède béninoise, une de plus… J’ai réussi à poser mon premier pied sur le carrelage chaud de ma chambre beige. Inutile de parler de ma coiffure (que je croise dans le miroir), que j’évite, depuis quelques mois, d’entretenir pour des raisons qui dépassent votre entendement et surtout le mien, mais qui m’apparait tellement plus glamour après cette douche froide. Quelques mèches se détachent pour commencer à former naturellement des tortillons de cheveux qui aspirent à devenir, un jour, des petites dreadlocks naturelles. Un brossage de dent, un peu de crème revitalisante 3 en 1 (faut bien rester soi-même malgré tout), un roulement de tambour avec quatre cotons tiges, un hérissement de poils réveillés par ce déodorant ice-fresh Rexonana for Men Quinenveuledubienaleurpot, un caleçon propre, un jean « presque » propre, chausset….pardon…sockets à rayures orange et blanche, un tunnel à travers les mailles d’un tee-shirt blanc à manches longues, et hop… I’m ready ! Il est sept heures vingt-trois minutes…


J’ai soigneusement préparé la veille au soir tout mon attirail de touristo-photo-cameraman. Les batteries de ces deux merveilles de technologie sont à bloc et prêtent à subir quelques jours de folie dans mes mains tremblantes à l’idée de commencer ce week-end en se disant que lundi se sera toujours les vacances, et cela jusqu’au lundi suivant. Une semaine chargée s’annonce; en date déjà, avec mon anniversaire et noël (c’est déjà pas mal); en programme aussi, une matinée au marché de Porto-Novo avec un cirque, 3 jours en retraite au bord du lac Aheme avec Jean-Lou, un anniversaire à caler, un réveillon à programmer et un nouvel an à anticiper ; une semaine chargée en vie tout simplement. Sourire aux lèvres, sac sur les épaules, je prends le soin de mettre quelques pièces dans ma poche pour payer le zem qui m’amènera au point de ralliement de la troupe de cirque. Sans oublier de saluer les quelques commerçant de ma von, qui me reconnaissent sûrement par ma couleur de peau très mate, je monte sur la moto et traverse Cotonou pour me rendre au cœur du marché Dantokpa, où rapidement les jeunes du cirque arrivent pour finalement se diriger vers la « gare routière » du coin…


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Quelques camions respirent avec dureté leurs âges dépassés, sûrement accablés par la foule considérable qui monte à chaque fois sur ses essieux fatigués. J’arrive finalement à me glisser dans le minibus, où quatre banquettes ont été bricolées pour rentabiliser au mieux chaque voyage. Mes genoux subissent terriblement face à cette barre en fer, mais en posant le pied sur le sol de Porto-Novo, la capitale du Bénin, je me rends compte qu’il fonctionne encore relativement bien. Entre chamailleries, percussions et jonglages, nous atteignons le foyer d’accueil des frères Don Bosco, où de jeunes enfants issus du marché de Porto-Novo ont été accueilli, et on pu suivre avec les jeunes du cirque Tokpa, eux-mêmes issus du marché Tokpa, une formation d’acrobatie et de cirque. Aujourd’hui, un grand cortège va traverser tout le marché, animé par ses deux troupes, tout en manifestant à l’égard du droit de l’enfant… Pendant deux heures, les jeunes échangent, rient, sautent, jonglent, jouent, manifestent, communiquent, communient, apprennent, s’apprennent,… Le cortège rassemblera peut-être plus de 200 personnes…


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Mes mots ne raconteront jamais tout ce que mes yeux ont vu pendant cette matinée. La rencontre presque accablante de ma culture face à cette richesse me rappelle combien le sourire d’un enfant vaut tout l’argent du monde. Et que cette misère reniée par l’occident, n’empêche pas aujourd’hui les jeunes des marchés de se lever, et de marcher contre les mouvances contemporaines négatives. Le ventre vide, mais le cœur gros, nous avons rejoins Cotonou à treize heures. La sieste durera longtemps.


Balancer par le vent marin qui s’engouffre sur ma terrasse, mon hamac m’emmène quelques minutes au royaume d’Orphée, mais rattraper par un soleil ennemi qui frappe ma peau blanche sans scrupule. Je me contraints alors à rentrer siester à l’ombre, au creux d’un lit sec… Mes yeux se ferment sur le rythme des hélices du ventilateur qui tendent à rendre plus agréable ce début de sieste. Elle se transformera rapidement en méga sieste, puis en sommeil, pour devenir un gros sommeil et finira par fusionner avec les aiguilles de l’horloge pour former une nuit.


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Dimanche dix-neuf décembre deux mille dix, il est huit heures du matin, je suis déjà prêt. Le sac est plus lourd qu’hier, il faut convenir que l’escapade d’hier n’est rien à côté des jours qui arrivent (bien que les deux soient complètement différentes) ! Bien qu’étant prêt, j’appréhende, non pas d’avoir fait correctement mes bagages, mais surtout de mon coéquipier d’aventure… Il est béninois… Pagailleur professionnel, comédien-chanteur réservé, percussionniste animé, négociateur gentilé, star malgré lui et…béninois… Quand on calle un rendez-vous avec un béninois, il faut se dire que la grande aiguille de votre montre ne compte plus. Un béninois qui arrive à 20h59 à un rendez-vous donné à 20h00, vous dira qu’il est toujours 20h… Il est presque huit heure trente, et je me mets en route pour récupérer le bonhomme…

 

ANNONCE SNCF : « Tintintinlin… Le déplacement à destination du lac Aheme initialement prévu à neuf heures en gare de Cotonou-Fidjrossé, accusera (finalement) un retard de 3h00 environ… Merci de votre compréhension… »

 

Après une petite heure de taxi, nous arrivons à Ouidah, où deux zems nous embarquent sur une piste de sable rouge-ocre tracée au milieu d’une brousse épaisse où pullule gémissement d’animaux et plantes tropicales. Pendant plus d’une demi-heure, les yeux grands ouverts et la bouche fermée (à cause du sable) la moto me martèle le coccyx et le chauffeur joue à faire les plus longs dérapages contrôlés avec son compaire. Au bord de l’orgasme de douleur qui me titille le bas du dos, nous arrivons finalement au bord d’un champ de maïs, avec un petit panneau qui indique « c’est par ici »… Bon… Eh bien allons-y… Il est douze heures quarante-trois minutes et des brouettes, et j’ai éteint mon téléphone… Plus de repères à présent…


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Un étroit chemin au milieu des plantations sèches s’ouvre devant nous. En arrière-plan, le lac Aheme s’étend, on peut voir sur sa surface le ballet de plusieurs pirogues avec à leur bord des pêcheurs et si on étend le regard l’autre rive s’offre à nous, avec Possotomé, des villages lacustres… Guidés par un son mélodieux de reggae chaleureusement roots, nous arrivons au bord d’un petit village calme, très calme. Des enfants jouent dans l’arbre voisin, une première paillote abrite un mini-bar, une ou deux tables et un tapis de sable blanc a pris domicile sur le sol de celle-ci… Très vite, nous sommes rejoins par le maître des lieux, Eric… Il a construit de ses mains ce petit site de paradis, à l’attention des voyageurs en quête de repos. Un petit site avec 5 cases, un bar, une terrasse, et une vue imprenable sur le lac Aheme. Très vite Eric me rappelle combien l’accueil n’est pas un vain mot au Bénin… Entre cette ouverture d’esprit et cette envie de donner sourire et entrain à son Zion’o’lac, l’air que l’on respire diffère intégralement de la dureté de la pollution citadine de Cotonou.


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Nous avions choisi avec Jean-Lou de partir pêcher, donc après notre premier repas, nous nous munissons de deux cannes à pêche et, accompagné de Firmin un villageois d’une quinzaine d’année du village voisin, nous nous dirigeons vers le village en contrebas du Zion’o’lac. Très vite une foule d’enfants nous entoure, Jean-louis, lui-même enfant du lac, parle la langue locale, le Peda. L’échange est facile, les enfants sourient, nous aussi…


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Quelques photos et instants plus tard Firmin revient avec l’appât de poisson, un mélange de farine de Gari et d’huile de Palme, et une location de pirogue… Nous montons alors tous les trois à bord, sous les pleurs d’un petit, qui prie d’affection de Jean-Louis ne supporte pas le fait de ne pas être du voyage, de déception et de désespoir, il jette à l’eau le chapeau que Jean-Louis lui a prêté quelques instants… Nous voguons… Une chanson de GG Vickey, en guise d’hymne pour l’après-midi : « Qu’il est gai de voguer sur la lac Aheme… Quand le temps est serein, je fredonne ce refrain… ». Malgré notre enthousiasme, les poissons se trouvent beaucoup moins chaleureux et agréable que les enfants croisés quelques instants plus tôt… Ils festoieront même tout l’après-midi avec nos appâts sans prendre la peine de venir embrasser l’hameçon que nous leur proposerons… Quel manque de savoir-vivre… C’est donc bredouille, que nous rentrons au village. Où les enfants nous attendent… Le petit vient rapidement embrasser Jean-Louis pour s’excuser de son mauvais geste, et ramène le chapeau séché par sa grand-mère. Quelques rires plus tard nous rentrons au Zion’o’lac, pour savourer un coucher de soleil sur le lac Aheme à en faire pâlir certaines cartes postales ! Un poisson braisé, quelques sodabi arrangés et un monde refait, plus tard, je rejoins ma case. La nuit sera chaude, mais bonne… Au réveil le café est chaud, le pain frais et la confiture de mangue savoureuse… Quelques enfants sont là, Jean-Louis a été reconnu la veille au village. Il est en effet leader d’un groupe de comédiens « les supers zouaves » et a quelques tubes à son actif… Les enfants chantent ses chansons, lui ne sait plus où se mettre et reste lui-même, humble et discret ! Avec cette hausse de popularité soudaine, les enfants se battent presque lorsque nous leur demandons de traverser le lac en pirogue pour rejoindre un petit restaurant lacustre sur l’autre rive du lac, c’est finalement Pierre qui remportera le final fight et qui nous transportera de l’autre côté.Nous n’emmenons pas nos cannes à pêche non plus, frustrés de notre échec précédent. La traversée est calme, le vent doux et les vagues sans creux, cependant après un repas au-dessus de l’eau, le retour sera beaucoup plus agité… L’harmattan, un vent venu du nord, déjà présent depuis début Décembre dans tout le Bénin, se réveille et va nous chahuter sur toute la traversée retour… Nous rejoindre finalement sans encombre le Zion’o’lac. L’après-midi passe vite, entre jeux traditionnels, percussions corporelles et échanges en Peda.


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Mais il est d’ailleurs Lundi, donc demain c’est… Mais oui… C’est ça, c’est la veille du jour J… Il faudrait tendre à t’agacer un peu grand, demain c’est ton anniversaire, tu vas avoir 24 ans… Je rallume donc mon téléphone… Un sms collégial pour faire passer l’info aux gens… Une petite fête se programme un peu quand même !!! La nuit passera doucement et le réveil sera troublant cette fois. Je me suis levé le jour de mon anniversaire loin de ma famille pour la première fois… C’est d’autant plus particulier quand on est né au mois de Décembre et donc qu’on est toujours en famille en période de fête ! Bon, enjoy, la vie est belle quand même !


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Après une escale dans le village maternel de Jean-Louis et une bière dans un maquis de Ouidah avec Eric, nous reprenons le taxi en direction de Cotonou… Le lac Aheme s’éloigne, et le bruit et la population se rapproche un peu trop violemment d’ailleurs.

 

Mardi vingt et un décembre deux mille dix, il est quatorze heures trente, je viens de poser mes affaires dans le salon. Sur la terrasse deux plantes m’attendaient en cadeaux, sûrement un coup d’une jolie petite demoiselle flamande qui s’est procuré les clés de mon appartement… Mon cerveau me dit qu’il faut par contre impérativement suivre un programme bien spécifique douche-hamac-sieste… J’exécute sans rechigner !

 

Vingt et un décembre deux mille dix, il est seize heures bien tassé. Et… J’ai peut-être un anniversaire à préparer moi ! Bon on va faire le joker « appel à un ami »… Jean-loulou !!! Le sirop de bissap, le jus d’ananas, les dokos (beignets de riz) sont rapidement commandés. Le cousin de Jean-Lou tenant un bar à environ 76 m de chez moi, on pose le camp là-bas pour la soirée… Quelques heures plus tard un buffet est prêt, la musique est bonne, le vent est frais et les gens heureux… Quoi rêver de plus… Un bien bel anniversaire.

 

Mercredi vingt-deux décembre, il est sept heures trente, j’ai mal au crâne, je prends un doliprane et me recouche…

 

Vendredi vingt-quatre décembre, il est tôt, mais c’est noël quand même… Ce soir c’est repas à la maison avec Jean-lou, Moi, Clothilde, Guillaume, Victor, Bertille et Katelijne… Les préparatifs vont être longs. Armé de quelques pièces et Jean-Lou, les courses aux marchés de Gbegamé commencent… Choisir un produit n’est pas si facile que ça, un champ d’étalages aux mille et une couleurs s’étend devant nous. Chaque vendeuse veut non seulement nous vendre ses produits, mais aussi marier le yovo et avoir un autographe de l’artiste… Une heure et demi plus tard les courses sont faites aux menus :


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Apéritif : Amuse-la-bouche dans des petits verrines de bambous [lard-carotte, pâtes-confiture de figue, mélange tomate-ail-oignon-fromage sur quelques croutons de pains] & croque-en-bouche de saumon à la sauce crème.

Entrée (préparée par Clothilde et Guillaume) : Pamplemousse, avocat et crudités

Plat (préparé par moi-même et Jean-Lou) : Tartiflette accompagnée d’une sauce poisson, un petit mélange France-Côte d’Ivoire, détonnant, mais un brin bourratif…

Dessert : Milk-shake crème brûlée ou framboise

Boisson : Rhum coco, bière, Irish Coffee, Sodabi…et moultes dangerosités alcoolisées…


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La soirée sera bonne et le noël joyeux… Mais déconcertant… Passer Noël en terrasse par 30° de température ambiante à écouter du zouk et du reggae, c’est dépaysant… Après un week-end, de fêtes et de bonheur, le lundi c’est la reprise, mais au bout du tunnel de cette fameuse reprise…2011, et ses encouragements de la saint sylvestre… Une escapade fabuleuse au cœur d’une famille béninoise à Porto-Novo, une nuit à danser sur les rythmes traditionnels béninois, et une première virée en boîte de nuit à Cotonou le lendemain parachèveront ces deux semaines de folie…

 

Même si c’est pas à côté pour passer un week-end, le Bénin c’est quand même bien funky !!!

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6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 12:24

Inexorablement le temps passe…


Il passe et accumule avec lui un grand nombre d’histoires, toutes aussi palpitantes les unes que les autres. Laquelle retranscrire ici ? Peut-être juste en fait celle qui englobe l’ensemble, celle de l’atmosphère, celle de l’air que je respire, que j’écoute et entends tous les jours.  Ou alors, autant la richesse du monde qui s’anime jour et nuit, que le vent frais qui vient vous caresser le visage les soirs d’hiver à admirer la mer du haut de ma terrasse. Peut-être que de juste vous décrire en écriture un peu plus ce pays (ou plutôt cette ville) suffira à vous réchauffer l’espace de quelques instants…

 

Souvent on se prend à croire qu’une carte postale serait la bienvenue pour retranscrire un pays, mais je ne suis pas de cet avis. Je crois qu’une ville comme Cotonou, ne se lit pas sur une simple carte postale, elle se vit tout simplement… Un voyage des sens qui vous accable et vous réjouis en même temps.


On voit…

des centaines de motos zigzaguer sur les routes pavés ou les pistes de sables des nombreuses vons,

des chèvres brouter des tas d’ordures avec quelques poules en guise de potes,

des marchés à en faire pâlir toutes les braderies réunies de France tant la richesse des produits est large,

des enfants jouer au football dans la rue,

des gens rire, chanter, manger, pleurer au bord des routes et des voies,

des artistes développer sans aucuns moyens leur univers culturel avec une force incroyable,

des bâtiments en construction qui fleurissent dans la flore urbaine de Cotonou,

des sourires, beaucoup de sourires,

des mains, beaucoup de mains tendues…

 

On touche…

des selles de moto pour se déplacer dans toute la ville en zemidjan,

des bouteilles de bière au bord de la mer qui s’abat violemment sur les quelques nageurs aventureux,

des mains d'enfants qui vous courent après surpris et heureux de rencontrer un « yovo »,

des peaux de djembé en caresses violentes qui vous rappelle que s’ouvrir les doigts ça n’arrive pas qu’en escalade….

 

On sent…

les fumées de carburants raffinés et vendus sur le bord de la voie,

les épices riches au milieu des poissons séchés dans le marché de Gbégamé,

les sauces arachides qui marinent au bord de la voie et qui nourriront plusieurs ventres avec un peu de riz,

le vent marin mélangé à l’ananas que vous venez d’ouvrir…

 

On entend…

la prière du matin de la mosquée voisine mêlé au chant du coq,

les ronronnements des moteurs et des klaxons de la circulation,

les « boum-boum-boum » de la soirée qui a commencé à 15h et terminera à 3h du matin,

les appels de vendeur de glace ou de pains sur le bord de la voie,

« la monnaie c’est finie… » par la vendeuse qui n’a que très rarement la monnaie,

« Yovo, yovo… bonsoir… ça va bien… merci… » par les enfants qui vous (en)chantent à chaque passage dans la rue,

« ksss, ksss… » par toutes les personnes qui appellent quelqu’un [voir post précédent…],

la transe musicale d’un artiste malien dans les jardins d’un centre culturel français…

 

On goûte…

aux milles et unes saveurs de la cuisine béninoise dans les maquis,

à la purée de piment vert avec les frites et les alocos,

aux noix de cocos coupées devant vous au bord de la mer,

au sable que l’on prend dans le visage en se déplaçant en moto,

aux cocktails 100% traditionnels,

à l’aventure et aux joies d’une autre culture…

 

Et puis c’est tout…

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1 décembre 2010 3 01 /12 /décembre /2010 15:41

On se lève un matin, et on se dit souvent que la chance n'arrive qu'aux autres. Quelle n'attrape que les veinards-nés comme Guillaume, qui se retrouve aujourd'hui dans un pays aux conditions de vie affligeantes entre soleil, mer, job de rêve, et autres dépaysement socio-culturels...


En attendant, guigui n'a pas eu que de la chance... Un peu de culot certes...mais pas que... Il y a aussi des outils et des instituts auprès desquels il faut savoir se tourner. Et pour ça il faut être curieux et motivé! Bref...

 

Je me permets donc de rediriger les quelques frustrés qui ne savent pas quoi faire le soir, et qui préfère jouer à la console, boire des verres ou tchatcher sur facebook, auprès des institutions ouvertes et "là pour ça" pour provoquer cette fameuse "chance"...

 

Le volontariat international en entreprise ou en administration (VIE/VIA)

logoCIVI

 

Je suis VIA, c'est-à-dire embauché par le ministère des affaires étrangères de l'état français pour effectuer une mission à caractère spécifique pour une institution française hors du territoire français...


Sachez que le volontariat international est ouvert à toutes personnes âgée de plus 18 ans à moins de 28 ans à la date de son engagement.


Par ailleurs lorsque vous devenez VI, plusieurs avantages s'offrent à vous :

  • - Billets d'avions A/R (début et fin de contrat)
  • - Salaire plutôt honorable non imposable
  • - Obtention d'un passeport de service (plutôt cool pour voyager)
  • - Package total en terme de mutuelle santé
  • - frais de voyage internationaux réglé (150kg en plus de ce que l'on emporte dans l'avion)
  • - Et également une expérience pas dégueu dégueu sur un CV...
  • - Les mêmes avantages santé et sociaux pour votre conjoint (même s'il n'est pas VI comme vous!!!)

 

En cliquant sur le logo CIVI WEB juste au-dessus, vous accéderez directement sur le sité qui référence l'ensemble des offres dans le monde pour devenir VI. Vous pourrez choisir votre domaine de compétences, votre zone géographique, et votre durée de séjour. Et tout plein d'informations beaucoup plus détaillés que ce que je vous ai déjà donné...

 

 

France volontaire

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Alors là par contre c'est un peu plus l'inconnu sur les différents statuts des volontaires de cette association, mais leur engagement et leurs missions méritent de se pencher sur leurs offres...

 

Les occasions et les opportunités sont bien nombreuses dans la vie pour réaliser des expériences comme celle-ci. Et je me permets également de souligner que le temps passe trop vite pour ne pas profiter maintenant de ces choses là. D'autant que j'ai souvent entendu "Ouais mois quand j'ai fini mes études je pars à l'étranger,...blablabla...", donc que les grandes gueules assument et s'engagent... ;)

 

Des bisous à tous!

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29 novembre 2010 1 29 /11 /novembre /2010 12:51

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Aux dernières décennies du siècle dernier, les liens entre la France et l’Afrique ont été marqué d’opposition sanglante et virulente ; et ont contribué à affirmer à une lutte idéologique radicale. Je ne connais pas l’Afrique, je ne connais pas non plus toute la France et ses trésors et secrets cachés, je ne connais pas le Bénin, je suis juste au Bénin.

Mes yeux ont juste vu le Bénin…


Ils ont vu qu’une force plus grande que la rationalité occidentale est à l’œuvre ici. Que bien des gens se disent artistes, mais qu’on ne bride pas l’art. Que la culture ne cesse de s’émanciper et de frôler les limites de notre entendement. Peut-être que les richesses de la terre sont épuisables, mai il est sûr que les richesses culturelles sont ici inépuisables.


Ils ont vu que l’on cultive une ouverture religieuse sans aucune contradictions sociales et culturelles. Que cohabitent catholiques, musulmans, vaudous, dans le même pays, dans les mêmes villes, dans la même rue, sous le même toit.


Ils ont vu que la respiration d’un homme ne se fait pas par des processus biologiques, mais par la transpiration de son âme tel une aura. Qu’une main tendue vers soi n’est autre qu’une invitation spirituelle à accepter et transcender ses flux pour mieux se dévoiler.


Ils ont vu des enfants rire, jouer et apprendre dans l’insouciance d’une jeunesse à faire pâlir la nuit et noircir le soleil. S’emmêler de croyances ancestrales tout en portant fièrement les apparats d’une icône sportive footballistique, les enfants sont et seront l’élégance d’une dualité frappante.

Ils ont vu ce dualisme social évident. Une famille de 13 personnes vivant dans 9m² sous quelques tôles dans la rue, au pied d’une bâtisse gigantesque abritant une famille composée d’un riche commerçant, de sa femme et de son enfant. Ils se réveillent sous le même chant du coq.


Ils ont vu des chèvres, des poules, des chiens, des motos, des enfants, des ordures, des chats, au cœur même de la capitale économique du pays, à deux pas de la résidence du président de la république béninoise.


Ils ont vu que noël approche, et que les marchés ont fleuris comme partout dans le monde, mais avec une différence de température sensiblement différente à celle à laquelle ils étaient habitués.


Ils ont vu que la distance rassemble. Qu’elle permet d’ouvrir son cœur sans crainte. Et quelle construit l’âme et l’homme autour de cette découverte que l’on appelle la vie…

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 17:59

Une histoire c’est une construction par un individu d’un imaginaire ou d’un fait vécu.

Ici, et maintenant depuis 2 mois et demi, c’est mon histoire, l’histoire d’une aventure, d’un cache-cache tortueux avec l’Afrique. Une empreinte qui s’inscrit indéniablement au plus profond de vous, et vous pousse à une réflexion aussi grande que celle du pourquoi suis-je né…


Au moment de mon arrivée, je me suis interrogé sur quelle position tenir par rapport à ma couleur de peau. Quels vont être les réactions inévitables à l’encontre du petit spermatozoïde qui a fait de moi un blanc ? Il convient de constater que la différence de traitement est radicalement opposée à celle que beaucoup d’occidentaux aiment à cultiver inconsciemment en la personne du racisme colorimétrique inavouée. Vous savez le fameux « je ne suis pas raciste, mais… ». Ici, je suis appelé yovo (blanc en langue fon). Les enfants me voient chante : « Yovo, yovo… Bonsoir… Ca va bien… Merci… ». Une différence avouée et acceptée… Par tous ? Me diriez-vous… Eh bien pas vraiment… J’ai fait il y a une dizaine de jour mon baptême de contrôle militaire à 3h30 en rentrant d’un petit concert jazzy au cœur de Cotonou…


Je rentrais seul en zemidjan, et tout allé pour le mieux. La chaleur nocturne mêlée au vent s’engouffrant dans mon casque me procurait un sentiment d’extase évident ! Nous arrivions avec le zem au dernier croisement avant la dernière ligne droite menant  à mon appartement, lorsqu’un autre zem nous arrête avec ce « Ksss, ksss… » singulier. Le même « ksss, ksss » des jeunes qui croient qu’on flirte et drague une fille de la sorte en France… Au Bénin, un « ksss, ksss » est utilisé simplement pour appeler quelqu’un… Bref, c’est juste pour illustrer tout ça… Le zem nous dit alors que plus loin les militaires ont arrêté plein de yovos, et que ça ne rigole pas trop trop… N’ayant pas mes papiers en poche, j’envisage dans ma tête plusieurs solutions, mais me rabat finalement sur le fait qu’éviter un contrôle de police signifierait sûrement se détourner des valeurs de respect et de coopération mutuel auxquelles je crois… Le jazz ne ménage pas toujours nos neurones, vous savez ! Nous reprenons donc la route avec le zem en direction des chicotages militarials ; et arrivons inévitablement face aux militaires, qui inévitablement nous arrête, et inévitablement me demande mes papiers :


« Bonsoir, vos papiers s’il vous plait.

Désolé Monsieur, je n’ai pas mes papiers. Ils sont restés à la maison !

Ah… Veuillez descendre du véhicule, s’il vous plaît. »


Je descends alors de la moto, et le militaire se rapproche de moi :


« Vous savez Monsieur, quand nous, nous subissons un contrôle dans votre pays, et si nous n’avons pas nos papiers, alors nous sommes bien souvent malmenés… On va vous faire subir la même chose… »


Là, autant vous dire qu’il faut rester calme, courtois, stoïque, tranquille, enfin ne pas faire de vagues et baisser la tête…

Je paye alors mon zem en lui expliquant que je vais probablement en avoir pour un petit moment et que je ne vais pas lui faire perdre son temps pour une bêtise de ma part… Le zem parti, le chef de la brigade, qui c’était, entre temps, rapproché de l’action m’invite à monter dans le camion…


« Mais attendez Monsieur, j’habite à 300 mètres, je peux aller chercher mes papiers immédiatement…

Ah… je n’attends pas, vous écoutez et vous obtempérez… »


Deuxième coup de pression en 2 minutes… Je monte donc dans le camion sans bronché, et devient la risée des quelques personnes présents autour du camion (zems, vendeuses de fruits, passants…). A quelques mètres de moi, cinq autre blancs négocient sévèrement avec les militaires et le ton m’apparait alors plutôt houleux… fatigué, mais bien éveillé par les évènements, j’observe et recherche quasi-désespérément une aide… Derrière moi, assis dans le camion, un militaire, apparemment plus calme et moins cow-boy que les autres, me regarde… Je me retourne alors :


« Bonsoir Monsieur. Dites-moi que va-t-il se passer maintenant ?

Oh… Eh bien, on va vous emmenez à la brigade et vous devrez vous expliquer.

Mais… expliquer que je n’ai pas mes papiers sur moi, et qu’en plus de cela on m’a volé mon passeport la semaine dernière (excuse bidonnesque). N’y-a-t-il pas une autre solution ?

Si Monsieur il faut donner quelque chose…

Mais je n’ai vraiment pas mes papiers !

Non, il faut donner… quelque chose…

Ah… Vous voulez de l’argent ? »


Je mets la main dans ma poche à la recherche des résidus de monnaie de la soirée qui précédée ma rencontre avec ce sympathique militaire qui cherche à arrondir ses fins de mois. Je ne trouve alors que 2300 fcfa, et les tends au militaire…


« Ah… Vous savez Monsieur, d’habitude je n’accepte pas cela, mais là votre histoire pour votre passeport m’a touché, je vais parler au chef… »


Le chef se rapproche et j’explique alors ma « fausse » situation pour mon passeport, tout en lui racontant également une aventure avec la sécurité du quartier que je ne conterais pas ici… Le chef me dit alors qu’il va régler cette affaire après son service et m’interpelle :


« Bon mais vous habitez ou ?

Eh bien à 300 mètres, là bas !

Ah… Et vous rentrez comment ?

Eh bien, vu que je n’ai plus de monnaie, je vais utiliser mes jambes et marcher…

Eho… (NON en langue fon) »


Le chef claque des doigts et un zem s’approche, il lui explique que je n’ai plus d’argent et qu’il doit aller me poser chez moi gratuitement… Et donc frais et heureux, je salue les militaires qui me souhaitent une bonne soirée amicalement, et monte sur le zem qui me ramène tranquillement chez moi…

En somme, un happy end qui fait beaucoup rire mes amis béninois. Néanmoins, sachez que la corruption n’est pas non plus partout ici, mais tout s’achète et surtout tout se négocie… J’ai maintenant dans mon réseau, un ami militaire, qui pourra me sortir d’autres pépins du genre une fois prochaine…

 

Et la vie est belle ici. J’ai terminé mon appartement après un mois de travaux acharné dedans, et c’est aussi pourquoi je n’ai pas pris plus de temps pour venir bafouiller quelques aventures sur ce petit blog-trotteur. Les photos aussi que j’avais promis à bon nombre d’entre vous vont arriver… Mais le temps qui paraissait long au début, c’est accéléré, et file vraiment vraiment vite…


Noël approche, j’en profite donc pour vous rappeler qu’ici il fait un petit 26° de moyenne, que les noix de cocos, bananes, mangues et autres fruits tropicaux sont mes petits déjeuners quotidiens, mais que malgré tout vous me manquez un peu de temps en temps…

 

Bisous spéciaux à mes grands-parents cette fois, auxquels je pense fort !

  

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15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 15:43

Voilà un mois…

…que je suis réveillé par le champ des coqs citadins, des bruits de motos et du champ de la mosquée voisine, et du coup ça va plutôt pas mal du tout…

 

J’apprends toujours le fon, langue plutôt compliquée par l’utilisation d’accentuation sur tous les mots, si je dis [M’i], qui veut dire « je suis », je dois avaler le M et allongé le i… Bref que du bonheur ! J’ai arrêté de boire « trop » de bière, comme certains ont pu le souligner dans mes précédents messages !  Et les aventures continuent, toutes aussi belles les unes que les autres…


J’ai pu, la semaine dernière, accueillir durant deux jours le chanteur Da Silva (pour les connaisseurs), rencontre un chanteur plus ou moins connu du nom de Salif Keïta, jouer du djembé dans la rue, me la donner sévère sur la plage de Cotonou avec quelques footballeurs, négocier encore et toujours, et conduire une petite 125 le long de la route des pêches avec le soleil couchant sur la gauche et les cocotiers sur la droite.

 

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Alors excusez-moi si les photos ne pleuvent pas sur le blog, je fais de mon mieux, mais j’ai tout de même un travail. Après tout je suis là pour ça, payé par l’état français, et surtout heureux de pouvoir représenter notre pays. D’ailleurs il est agréable de voir de l’extérieur à quel point notre pays est représentatif de valeurs et d’acquis sociaux nombreux. Donc pardon si je ne vais pas dans la rue manifester pour soutenir Brigitte Bardot dans sa potentielle candidature à la présidentielle, mais la France est suffisamment belle d’ici.

Enfin pour me rattraper voilà deux trois photos prises rapidement de la plage, de la ville, de le vie à Cotonou! Promis je me fais une grosse session avant Décembre!!! :D


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On me souligne aussi que mon appartement en jette un max ! Néanmoins je vais le quitter… Ce qui m’amène donc à une nouvelle petite histoire… Celle de la négociation d’un appartement à Cotonou…

J’ai entrepris la semaine dernière des démarches pour trouver un appartement pour moi, qui puisse me permettre de vous accueillir, mais surtout de vivre à ma guise… J’ai donc embauché un démarcheur pour 2000 F cfa (pour les calculs regardez les précédents posts), qui m’a fait visiter quelques appartements. J’ai eu ce qu’on appelle dans le métier le coup de cœur. Les mains moites, le visage blême et la langue pâteuse, j’ai donc ouvert les négociations avec le propriétaire samedi dernier. 


Ce monsieur d’une cinquantaine d’années, docteur de métier, habitant en dessous du dit appartement, a ouvert il y a maintenant un an une clinique médical dans le quartier de Fidjorossé. Autant dire [pour nos amis de la santé] que les opérations cliniques quand il y a une coupure de courant toutes les 30 minutes, peu de pression d’eau et une température moyenne de 30° dans les locaux, c’est un peu comme tenter de remporter une coupe du monde en Afrique avec Raymond Domenech comme entraîneur…

Néanmoins le monsieur est smooth, souple et détendu… Nous engageons la conversation tout en tournant dans les pièces de l’appartement. Le salon, les deux chambres la cuisine, le couloir, la salle de bain, la terrasse de 20m² de derrière et celle de devant de 80m² font de cet appartement quelque chose de plutôt…cosy ! Mais, et oui il y a un mais, il faut repeindre murs et plafonds, et carreler toute la grande terrasse… Les négociations commencent à 150 000Fcfa/mois !


Là plusieurs choses entre en jeu :

  • le gardien de la maison,
  • le chien du propriétaire (qui à l’inverse du vrai gardien a la faculté de ne pas dormir pendant ses heures de garde),
  • la hauteur de l’appartement (au 2ème étage la pression de l’eau n’est pas la même),
  • le dérangement, car pour accéder à la propriété on passe brièvement dans le couloir de la maison du propriétaire,
  • les travaux que je suis prêt à prendre à ma charge,
  • …etc.


Une chose à savoir c’est que lorsqu’on prend un appartement ou une maison à Cotonou, il faut avancer en moyenne 6 mois de loyer pour la caution, il est 17h04

 

« -Bon, Monsieur Antoine, j’ai visité d’autres appartements, mais ici ce qu’il me plaît c’est la possibilité de faire des travaux…

-Vous savez quand un fils emménage, le père est prêt à lui donner son accord et à l’aider…

-…Mais je trouve le loyer un peu trop élevé !

-Comme je te dis, je suis prêt à aider un fils pour qu’il s’installe !

-100 000 ?

-Ah ! Le fils demande trop… Je pense que je peux donner 125 000, en sachant que vous allez avoir un gardien qui doit vous connaître, et empêchera que votre future petite amie béninoise ne vienne vous vider l’appartement ! Vous voyez si vous pensez que vos sentiments sont sincères, elle non… [Monologue de 15 minutes]…et si mon fils achète une moto je pourrais lui donner l’argent pour l’essence !

-105 000 ?

-C’est ce que je dis, ici le prix d’un appartement n’est pas le même en fonction de l’endroit, de la taille, du propriétaire [surtout du propriétaire en fait] , et je crois qu’il ne faut pas se faire de mauvais sang, c’est comme si Dieu descendais sur Terre et donné la Bonne parole partout…[Monologue de 20 minutes]…alors la vie nous dira si l’amour viendra à vous au Bénin.

-110 000, et je paye à partir du mois de Novembre 1mois de caution+ le loyer de Novembre et Décembre et, je viens faire les travaux au mois d’Octobre ?

-La vie nous a souvent montré que…

-Eho (Non en Fon) ! Je dois savoir pour budgétiser les travaux ! Combien ?

-120 000 ?

-Ok mais vous remplacez toutes les lampes et prenez à votre charge le carrelage !

-Pour mon fils…

-Ça veut dire oui ?

-Oui ! »


Il est 18h52.

Un appartement avec 2 terrasses, gardien, compteur individuel, deux chambres, 2 salles de bains, cuisine, salon, garage à moto => 240€/mois en comptant les charges d’électricité et d’eau. Pas dégueu, dégueu, sachant que j’ai tout le mois d’Octobre avant d’emménager, donc la possibilité de voir s’il y a des soucis à droite ou à gauche !

 

Sans trop attendre j’ai donc fait le plein d’outils manquants à ma caisse de France. Et pour la somme de 50€ j’ai eu (au marché après de rudes négociations) : 2 maillets, 5 rouleaux de peinture, une scie, une hache, un escabeau, un kit de truelles, 25L de peinture blanche, 2 balais à brosses, 5 pinceaux, un rouleau-perche pour plafond et un coupe-carrelage… Qui dit mieux ? J’attaque donc ce week-end les travaux, et j’espère vous envoyer rapidement les photos de ce petit appartement.

 

Je jette un peu rapidement cet article, mais c’est juste histoire de vous rassasier avent le prochain. Par ailleurs d’ici un mois je devrais ouvrir un blog avec des photos de publicité béninoise, quelques unes de mes créations et le merveilleux monde de l’imprimerie en Afrique… un truc plus pro, mais toujours aussi funky !

 

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Des bisous à tous, mais surtout à maman! :D

 

ps : Si Oscar arrive jusque là, ici aussi ils préfèrent tous le foot au rugby, mais bon tant pis c’est des nazouilles puants !

ps2 : Si vous partez à l’étranger et que vous êtes chez Orange en forfait mobile, ne partez pas…

ps3 : Hier soir j'ai mangé du mouton au ciment... Juste fou!

 

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